A Paris, où la promiscuité est de mise, il n’est pas rare d’avoir une vue directe sur son voisin. C’est pourquoi avoir une vue sur un parc constitue une chance exceptionnelle. Cet appartement dessiné par Christian de Portzamparc s’organise en duplexe dans un bâtiment des années 90. Son plan est efficace mais la succession de pièces cloisonnées gacy tout potentiel dont recèle cet appartement.
Sa verrière en double-hauteur offre une verticalité à un espace qui se développe au niveau bas, le long d’un étage accueillant les espaces de jour ainsi que deux chambres qui donnent sur cours.
L’appartement présente de nombreux avantages (verrière double-hauteur, pièces lumineuses et spacieuses, espaces distincts jour/nuit, grande salle de bain, vue spectaculaire, etc..), cependant l'espace intérieur ne répond pas au besoin de la propriétaire.
Le projet vise à rendre accessible, l’appartement à une personne en fauteuil roulant, tout en lui offrant des espaces élégants et raffinés.
En supprimant les cloisons de la cuisine et de l’entrée, le niveau bas se développe en open-space. Le niveau bas s’articule autour d’une gaine immuable qui deviendra le pilier central de l’appartement.
Le principe de ce projet réside dans la recherche de la fluidité des espaces, le jeu de lumière et le confort de l’usager. Tout commence par l’idée de concevoir un espace central fonctionnelle au sein duquel l’inter-communication entre les pièces est privilégiée.
Afin de ramener un maximum de lumière dans l'appartement, une cuisine ouverte s’installe d’effacé au séjour afin de permettre à la lumière venant de la verrière de pénétrer jusqu'à l'entrée de l'appartement. Un meuble à l’entrée a été confectionné sur mesure pour permettre à la propriétaire de ranger ses affaires plus facilement. De l'autre côté, la bibliothèque semi-transparente sépare la cuisine et le couloir. Cette bibliothèque est un habile mobilier de rangement qui remplace le cloisonnement traditionnel de la cuisine, tantôt présentoir, tantôt pare-vue, elle permet de conserver une communication directe avec la cuisine tout en conservant une part d’intimité.
A l'étage, la chambre à coucher possède une fenêtre panoramique offrant un superbe point de vue sur le parc. L'ouverture verticale ajouté à la cloison donnant sur la double hauteur, est une faille de lumière permettant à la personne qui se réveille d’apercevoir la végétation du parc sans même quitter son lit.
L’appartement a subi de nombreuses modifications, il a notamment été surélevé d’une chape de 7cm afin de l’isoler phoniquement de son voisinage mais également retrouver une douche à l’italienne de plain-pied, sans le moindre ressaut. Le sanitaire et la salle de bain ont été démolis puis fusionnés pour accueillir la douche et le sanitaire suspendu accessible aux PMR.
La mezzanine préfabriquée en pin et accessible depuis une échelle de meunier a été démolie mais elle a été l’inspiration pour percer la cloison de la deuxième chambre de l’étage et ainsi retrouver la mezzanine « naturelle » sécurisée par un garde-corps en acier termolaqué rappelant la section de la structure de la bibliothèque de l’entrée. Cette chambre devient aisément un bureau par le simple glissement d’une cloison escamotable, le long du garde-corps. La pièce qui se veut un espace mutable se transforme à son tour en une chambre d’amis et repoussant le bureau sous la bibliothèque et en dépliant le canapé convertible.
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