Crée par Jean-Philippe Nuel il y a une dizaine d’années, rue Rampon à deux pas de la place de la République, l’hôtel « Le Général » avait été à l’avant-garde des boutiques hotels design parisiens.
Il proposait un projet affirmé dans un quartier déjà en pleine mutation.
Aujourd’hui, toujours pour le « Groupe de l’hôtellerie », Jean-Philippe Nuel réécrit la décoration de cet hôtel nourrit de sa propre réflexion sur l’évolution de l’hôtellerie et cherchant à demeurer en phase avec les attentes d’une nouvelle génération.
L’élaboration du projet pour ce « nouveau » Général s’est faite bien avant les événements de novembre 2015, mais déjà le lieu avait été repensé autour des valeurs d’une jeunesse dont le quartier de la République était déjà le symbole.
Les expressions créatives sont souvent en avance sur les événements et rien ici, n’a été changé au projet, pas même une photo.
Le « nouveau » Général se voulait et se veut toujours comme un lieu en phase avec son époque, un hôtel capable de créer du lien entre les gens, qu’ils soient touristes, résidents du quartier ou employés de l’hôtel.
Tourné vers une clientèle jeune, l’hôtel fait un clin d’œil aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologies capables de réinventer du lien autrement, il cherche à matérialiser les attentes et les nouveaux modes de vie.
« Vos amis sont sûrement sur la toile mais les nouveaux sont peut-être dans cet hôtel au même moment que vous! »
Comble du projet, il est possible d’y rencontrer un de ses followers et même de faire du vélo dans Paris avec lui. A cet effet, comme un symbole des nouvelles valeurs actuelles (environnement et partage), deux vélos sont suspendus directement dans le lobby.
On peut laisser un message à la craie sur le tableau (comme au XXème siècle), mais également sur l’intranet de l’hôtel ou encore mettre un petit message très matérialisé dans une boîte aux lettres.
Chacun peut laisser sa trace, les selfies deviennent des tableaux, ainsi un polaroïd est disponible pour faire rentrer chacun dans la communauté des « Amis du Général ».
A l’instar des cadenas du pont des arts, malheureusement supprimés pour cause d’un surpoids devenu dangereux, il est possible ici de laisser un message que l’on retrouvera quelques années plus tard.
Dans ce monde virtuel, témoigner d’un instant T dans Paris, ville qui reste mythique aux yeux de tous, devient un geste incontournable dans notre monde globalisé.
Le chêne gravé d’un cœur et d’initiales a lui aussi changé d’horizon.
La salle petit-déjeuner qui est intégrée au lobby se veut l’extension d’une cuisine conviviale où l’on partage de grandes tables d’hôtes autour de collations offertes et disponibles à tout moment de la journée.
Vous discutez avec votre voisin et vous vous plugger pour tenir au courant vos amis qui sont restés à la maison.
C’est l’endroit de réunions informelles, de cours de pâtisserie française organisés par l’hôtel, de happy hours tous les soirs de la semaine.
Les salons sont informels, composés de mobiliers chinés qui signent l’identité décontractée du lieu. Les poteaux graffés sont également une invitation à vous exprimer.
Dans les chambres, l’univers s’apaise et la rencontre se fait plus intimiste.
Un tableau s’ouvre comme une fenêtre percée dans le mur mitoyen pour révéler un moment de vie : une personne est là, présence qui souvent nous renvoie à notre propre image.
Un brin schizophrène, un brin voyeur, la magie du voyage se veut présente dans la brièveté des rencontres, la découverte et le croisement avec des personnes et des univers nouveaux.
Le monde a changé, les hôtels aussi.
Le Général ne veut pas seulement jouer sur les modes, il se veut en phase avec son époque, en résonance avec nous-même.
Jean-Philippe Nuel
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