Sur la parcelle 04b, entre la voie nouvelle et le nouveau parc urbain Martin Luther King, le projet se détache en deux constructions distinctes, alternant les pleins et les vides et offrant en son coeur un jardin privatisé dans la continuité du parc. « Un tel dessin permet à l’édifice de libérer des vues remarquables sur la ville. Ce choix a permis de construire à plus grande échelle et en hauteur, d’habiter le ciel. »
Les agences Vincent Parreira Atelier Architecture AAVP et Aires Mateus e Associados proposent l’écriture d’une mantille structurelle évoquant la fragilité. L’édifice se gaine dans une enveloppe délicate et protectrice. Pour la construction la plus haute, un exosquelette en béton blanc forge son identité, dévoile en retrait des espaces habités, des terrasses et des balcons filants.
Une faille monumentale fragmente ce grand bâtiment, démultiplie les perspectives sur le paysage de la ville et crée de nouvelles manières d’habiter à grande hauteur. Vincent Parreira : « Par un jeu subtil d’éléments renouvelés le long de l’espace public, la construction émerge alors au gré des vues, telle une ville constituée de corps et de transparences. Un morceau de territoire s’ancre au sol vers le ciel. »
Le bâtiment émergeant jusqu’à 50 mètres est implanté au nord-ouest, le long de l’accès au parc, tandis que les bâtiments plus bas s’adossent au lot 04a en continuité du socle voisin, créant une échelle faubourienne face au parc.
Le jardin de coeur d’îlot devient alors une pièce en négatif aux constructions et un paysage de transition entre le parc et la rue. Il participe au contraste des constructions qui transmettent toutes deux une image de légèreté et de fragilité.
« Ce jardin offert est avant tout un vide et le projet s’articule en le soulignant. Pour caractériser ce vide, qui ne doit pas être lu uniquement comme un lien entre les deux volumes perpendiculaires au parc, nous avons choisi d’introduire une différence chromatique entre ces deux constructions. Nous accentuons ici leur différence d’échelle et de position urbaine.
L’édifice est bicolore. Une partie est blanche, monochrome, dessinant les limites de la forme. Par sa masse imposante, elle se différencie de la seconde construction : noire ponctuée de doré, celle-ci conserve les mêmes principes constructifs mais établit une autre relation avec le jardin central, celle de l’effacement, telle une absence. Cette disparité dialogue et s’enrichit de la végétation environnante.» (Vincent Parreira)
Un grand soin est apporté à la qualité d’usage des logements grâce à de larges espaces extérieurs à l’échelle d’une pièce : les balcons filants et étroits d’inspiration haussmannienne se prolongent vers de grandes terrasses. Sur celles-ci, des formes connues redonnent l’échelle de la domesticité à ces grands bâtiments. Vincent Parreira : « Le dessin de l’édifice s’embellit par l’évocation d’archétypes, ici celui de la maison. Il réinvestit la tradition parisienne avec beaucoup de délicatesse. »
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