D’une superficie de 240 m², l’appartement comprend donc quatre parties, desservies par la même entrée: au 7e étage, l’atelier avec les dépendances; l’appartement composé d’un salon, d’une salle à manger, d’une chambre- salle d’eau et d’une cuisine. Au niveau supérieur, une chambre d’ami et un toit-jardin conçu comme une pièce à part entière. L’appartement est à la fois caractérisé par sa luminosité et par la fluidité de l’espace. Cette exceptionnelle luminosité est due aux parois vitrées sur les deux façades, à différents percements prenant jour sur les courettes ainsi qu’à plusieurs lanterneaux.
La flexibilité de l’espace est due aux parois pivotantes permettant d’avoir un espace continu entre les façades ou au contraire d’obturer atelier ou séjour.
Même principe entre la salle à manger et la chambre, que sépare une large porte-placard. La continuité de l’espace est soulignée par le calepinage uniforme des carreaux qui recouvrent le sol.
Pour Le Corbusier, ce qui constitue le «luxe» est l’espace, et non pas les matériaux, qu’il choisit modestes et accessibles à tous : le grès cérame du carrelage, le contreplaqué de chêne, la brique de verre Nevada, produite par Saint-Gobain.
UNE OEUVRE A PROTEGER
Le Corbusier avait dès 1962 tenté d’obtenir le soutien du ministre André Malraux pour protéger l’immeuble face au danger que représentaient « les vandales de la copropriété », mais en 1972, seul l’appartement a été classé Monument Historique. Les façades de l’immeuble sur rue, la cour, les toitures et le hall ont été inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1990. En 2017, l’immeuble, hors intérieurs des appartements courants, a été classé en totalité. Une œuvre inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité Dans la dynamique lancée à partir de 1994 par le Comité du patrimoine mondial, soucieux de rééquilibrer une liste dont les productions du XXe siècle sont quasiment absentes, le Ministère de la Culture et la Fondation
Le Corbusier se sont engagés en 2003 dans la préparation d’un dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial. Dix-sept réalisations de Le Corbusier, réparties en sept pays, sont en 2016 distinguées au titre « l’Œuvre architecturale de Le Corbusier, une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne ».
L’immeuble du 24, rue Nungesser-et-Coli en fait partie.
Sa contribution à la valeur universelle exceptionnelle de la série est de constituer « le premier immeuble d’habitation au monde à façades entièrement vitrées ».
Bien qu’ayant régulièrement fait l’objet de travaux de réparation et d’entretien, une étanchéité défectueuse dès l’origine, le fait de ne pas être habité et donc insuffisamment ventilé ont causé des désordres à l’appartement. Le manque de protection provoque des infiltrations : l’humidité qui en résulte a dégradé les enduits et entraîné des décollements de peinture. Les fissurations concernent aussi les panneaux de briques de verre. Quant aux serrureries extérieures, très exposées aux eaux de pluie, elles sont partiellement corrodées, que ce soient les menuiseries métalliques ou les gardes- corps. La forte exposition liée aux grandes baies vitrées a créé un effet de surchauffe estivale : une amplitude thermique extrême fait jouer les matériaux. Un ambitieux programme de restauration de ce lieu s’imposait :
- D’approfondir la connaissance du lieu
- De retrouver le dernier état de l’appartement-atelier
- Restituer la Polychromie
- Restaurer les éléments en bois, sols et le mobilier
Year 2018
Work started in 2015
Work finished in 2018
Client Fondation Le Corbusier
Cost 1M€
Status Completed works
Type Interior Design / Restoration of Works of Art
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